On ne va pas mentir: Si Anthony Modeste quitte le club, on sera tous triste. Mais en même temps, on le comprendra. Parce que c’était lui qui nous avait donné l’espoir.
>>>Voici la lettre d’amour en allemand
Cher Anthony,
Pendant que j’écris ces lignes, tu te retrouves en Chine avec ton équipe. Le lendemain après le plus grand jour du effzeh depuis 25 ans, vous avez pris l’avion pour faire ce que vous devez faire en tant que professionnels. Vous allez représenter le club, jouer un match, faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Normalement, toi et tes potes, vous serez plutôt contents avec quatre jours de fête après cette longue saison, mais bon, il faut subir. Vous avez tous investi énormément pour arriver en cinquième place en Bundesliga. Pour un club comme Cologne, cela ne vient pas de soi.
Pendant l’été de l’année dernière, tu écourtais tes vacances avec ta famille pour bosser. En mai 2017, pendant cette journée que l’on ne va jamais oublier, t’en as récolté les bénéfices. Depuis 2015, tu as marqué 40 buts en Bundesliga, en seulement 68 matchs. Tu n’étais jamais blessé, tu étais titulaire dans chaque match depuis août 2015 – c’est tout simplement incroyable.
Foto: Lars Baron/Bongarts/Getty Images
Et maintenant, tu es en Chine. Possiblement tu ne rentreras jamais à Cologne, peut-être seulement pour emballer tes affaires et préparer le départ. Peut-être tu vas signer à Marseille, peut-être tu vas trouver un club à Londres, qui sait, qui sait… Partout dans le monde, des clubs sont prêts à te payer ce que tu vaux.
À Cologne, toi et ta famille ne vivez pas non plus d’amour et d’eau fraîche, il faut être honnête. Mais on ne va jamais t’en vouloir si tu quittes le club. Pas dans cette situation.
Pourquoi? C’est parce que c’était toi qui nous avait redonné de l’espoir. Après 25 ans de misère, de galère, quand Cologne avait des attaquants tellement nuls, tu as planté 40 buts. Dans cette saison, il y en avait 25 – cela donnait la possibilité à Cologne de monter jusqu’à la cinquième place. Et là, on joue la Ligue Europa ! Ainsi, tu as marqué un but pour chaque année où Cologne n’avait pas joué en Europe – du pied droit, du pied gauche, de la tête.
Tu es arrivé en 2015 au moment où on avait dû dire au revoir à un autre Anthony. Anthony Ujah lui aussi était déjà dans nos cœurs – mais il a décidé de partir avant de montrer ce qu’il valait vraiment. Pendant ce temps-là, on avait du mal à accepter qu’un joueur quitte le club pour jouer en Chine. Mais bon, dans l’été 2015, tu arrivais à Cologne. Rapidement, on réalisait que l’on avait trouvé un renfort et pas de remplacement.
Depuis, des gens ont écrit des chansons sur toi, soit en français, soit en allemand. On a essayer de convaincre M. Deschamps de te sélectionner en Équipe de France avec le hashtag #Modeste2018, sans succès pour l’instant.
Possiblement, t’en pourra profiter si tu signes pour un club français.
Revenons au match contre Mayence. Quand on pouvait te voir avec tes enfants avant le match, on sentait déjà que cela devenait un jour spécial pour toi. Le match à peine terminé, des masses et des masses de supporters de Cologne ont chanté ton nom, ils t’ont levé – tu as vu comment on traite les héros de Cologne. C’était aussi le moment pour toi de pleurer. Ces images ont fait le tour dans tout le pays, dans toute l’Europe. Une ville aime son attaquant.
Quoi qu’il arrive cet été, tu auras toujours une place dans nos cœurs. Tes larmes, tes buts et ton esprit resteront dans notre mémoire.
Unis avec toi dans un amour éternel,
les supporters de Cologne
